mercredi 25 avril 2012

GLOSSAIRE IDEALISTE DE L'URBANISME






                                                                                                                                                    
1ère section
Dans laquelle quatre mots seront étudiés

BONHEUR : Notion méprisée à l´échelle sociale, à peine plus crédible qu´un horoscope. Niaiserie incompatible avec la gravité des véritables enjeux que seuls certains hommes très raisonnables et bien nourris savent déterminer. A n´utiliser sous aucun prétexte à l´échelle collective.

« Il y a chez Aristote une doctrine cohérente du bonheur conçu comme l´activité rationnelle vertueuse. Le bonheur est donc le but de l´éthique, science pratique qui n´a pas pour seule  fin de connaître le bien, mais aussi de « rendre bon ». Le fait même que l´éthique soit, dans le domaine pratique, subordonnée à la politique, entraîne de grandes conséquences pour le bonheur lui-même. C´est en obéissant à de bonnes lois que l´on devient vertueux, de sorte que ce sont le législateur et les gouvernants qui sont les garants de la vertu dans le corps social. Aristote va beaucoup plus loin, en a ffirrmant, notamment dans Les Politiques, que la vie en cité est la condition même du bonheur, et le bonheur est le moteur ultime, et inconscient, qui pousse les hommes à former des cités. » Dictionnaire Aristote, Pierre Pellegrin, Ellipses, Paris, 2007, p40.


CITE : Modèle d´habitations existant à des centaines d´exemplaires identiques portant chacun des noms de fleurs ou de desserts pâtissiers : «Les mimosas», «Les pins», «Les millefeuilles». La rumeur recommande d´éviter de s´y perdre en voiture et même en camion pompier. Observée avec effroi par les hommes actuels comme le produit et l´expression matérielle des valeurs de la société productiviste. Avant, habitée par les Dieux.

« La cité est, selon Aristote, la forme suprême des sociétés humaines naturelles. Il y a, en e ffet, chez les hommes une tendance à la réalisation complète de leur humanité en parvenant à un état d'épanouissement, qu´Aristote, après bien d´autres, appelle le bonheur (eudaimonia) ou le « bien-vivre » (eu zèn). Le stade de la cité est atteint lorsque les membres de la communauté en question mènent une vie autarcique, un concept particulièrement important dans la philosophie pratique aristotélicienne. Aristote, lui aussi, connaît le sens économique du mot « autarcie », le seul que nous employons, et il parle alors d´autarcie «pour les choses indispensables ou nécessaires » (Politiques VII, 4, 1326b4), mais «l´autarcie complète » dépasse largement la sphère économique. Une communauté est autarcique, auto-suffi sante, quand elle constitue une entité économiquement, politiquement, et humainement autonome. Elle est composée d´un nombre restreint mais su ffisant de citoyens, de manière à ce qu´ils se connaissent à peu près tous – un réquisit repris par Rousseau – elle se donne ses propres lois, elle forme les citoyens selon les valeurs esthétiques compatibles avec sa constitution. Aristote répète plusieurs fois que cette autarcie est condition de la vie heureuse.» Dictionnaire Aristote, Pierre Pellegrin, Ellipses, Paris, 2007, p32.


LIEU : Seuls les arbres, les montagnes et les bâtiments n´en changent jamais. Quelques bâtiments exceptionnels sont quelquefois transportés d´un pays à un autre sans altération ontologique. Par exemple, la maison d´été du Roi de Suède, démontée et transportée à Paris pour l´exposition universelle de 1900, à la facade en écailles de bois caractéristique des églises protestantes scandinaves, aujourd´hui remontée et ancrée dans un quartier nord ouest de Stockholm, Bergshamra. 
Stockholm, 2008
« Le lieu d´Aristote, n´est pas une étendue neutre et homogène. Il est lieu de tel corps, et plus précisément, « la limite du corps enveloppant à l´endroit où il touche le corps enveloppé» (Physique IV, 4, 212a5). Aristote le compare aux parois d´un vase contenant l´objet dont il est le lieu. Il faudrait d´ailleurs dire « des lieux » car telle chose qui est dans cette maison est aussi dans Athènes. Mais chaque chose a son « lieu propre » qui est celui qui l´enveloppe comme telle et n´enveloppe qu´elle. L´espace aristotélicien n´est donc en rien l´étendue cartésienne. La théorie du lieu est en accord avec un trait fondamental de la philosophie d´Aristote. La réalité est, pour Aristote, un ensemble d´unités ontologiquement autonomes dont l´autonomie est première par rapport aux relations qu´elles ont entre elles. Le fait que chaque chose, et plus précisément chaque substance, ait son lieu, participe de son autonomie. » Dictionnaire Aristote, Pierre Pellegrin, Ellipses, Paris, 2007, p130.


PLACE : Témoin anonyme de la vie publique, n´étant pas plus affecté par l´insignifiance que la gravité des actions qui s´y déroulent. Espace vide dont la forme est déterminée par celle des bâtiments qui l´entourent, son centre de gravité est souvent matérialisé par une construction verticale, tel un obélisque, plus rarement par un trou dans le sol.



Pourcentage de rationalité : 75%
Alpha Papa












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